La lecture spirituelle n'est pas enseignée dans les études théologique

La totalité des pasteurs issus de formation théologique que j'ai rencontré avaient trop peu d'estime pour une lecture spirituelle des passages de la bible.
Pourtant, Pierre, Paul et Jean en font très souvent l'usage et Jésus emploie constamment ce langage.

Par exemple, Paul qui interprète Agar comme le mon Sinaï, Jésus qui dit de le manger, ou Jean qui lit la création de la lumière comme la venue du Christ.

La réponse que j'ai eu à chaque fois, c'est que c'est trop dangereux de s'aventurer sur ce terrain en dehors des passages déjà interprétés de cette façon par les écrivains de la bible.

Mais, il se trouve qu'aucun passage de la loi n'est interprété littéralement dans le nouveau testament, ils sont toujours lus spirituellement.

Par exemple: la circoncision est la mort avec Christ, la bienfaisance est un sacrifice, les boeufs qui peuvent manger le grain nous parlent des serviteurs, etc....

Je crois donc que ces théologiens font une grave inversion des risques en refusant d'aborder des textes sous leur sens spirituels.

C'est jugé trop dangereux car cela revient à remettre en cause les fondements de la théologie dans certains cas. Et la théologie évangélique ne peut pas nonplus se baser sur ce qui n'est pas dans la Bible quand bien même la Bible prendrait des liberté que les auteurs se seraient autorisés.

Les juifs traditionnellement distinguaient plusieurs sens le Pshat : sens littéral ; le Remez : sens allusif ; le Drash : sens homilétique et métaphorique ; le Sod : sens mystique. Augustin a repris ce principe ainsi que d'autres dans l'histoire de l'église avant de l'abandonner à l'époque de Luther. Ils ont pu être réutilisés par des théologiens évangéliques plus modérés.

L'idée reste tout de même qu'il faut s'accorder un minimum sur ces sens et que certains ont tout de même établis de nouvelles doctrines de cette façon là qui contredisent le sens évident du texte.

Jyncen a écrit:C'est jugé trop dangereux... certains ont tout de même établis de nouvelles doctrines de cette façon là qui contredisent le sens évident du texte.

C'est toujours le même problème, on juge la liberté trop dangereuse alors ont met des barrières, on construit des murs, etc...
Mais ces barrières et ces murs détruisent bien plus surement la vérité que n'importe quelle dérive.

Les juifs se sont lourdement trompés dans leur lecture de la bible, précisément parcequ'ils en ont refusé le sens spirituel.

Ce n'est pas seulement l"ancien testament dont le sens premier est spirituel, mais la plupart des paroles de Jésus n'ont aucun sens matériel, mais uniquement spirituel.
Comme par exemple:
- quand vous priez, dites :
- donne à qui te demande
- si vous disait à cette montagne "jette toi dans la mer"
- ceci est mon corps
- je suis la porte
etc...

Celui qui prêche "donne à qui te demande" de façon littérale est un voleur
Celui qui prêche que Jésus enseignait une prière à réciter est un menteur.
Celui qui prêche que le pain est le corps de Jésus de façon littérale est un profanateur

Celui qui prêche que Jésus est une porte dans le sens littéral... Heureusement il reste un minimum de bon sens !

Ce n'est pas si évident j'en connais qui croient à ceci est mon corps au sens litteral, dur comme fer.

Et pas plus tard que hier lors d'un échange dans la rue, un musulman me citait Jésus à propos d'adorer le Père en esprit et verité dans un sens où l'esprit était réduit à une pensée et la vérité à poser des gestes matériels, comme en se prosternant sur un tapis. Donc complètement opposé à ce que j'ai toujours perçu à travers cette parole et qui me semblait assez clair pour aller à l'encontre de la religiosité des samaritains et juifs qui se rapproche de celle de tous les religieux.

J'ai tendance à penser que par peur on cherche une validation dans un sens littéral qui n'est jamais certain aux yeux des exégètes bien que suffisant pour éliminer les grandes contrevérités. Or à ce niveau c'est du ressors de l'Esprit de témoigner de ce qui est vrai et cela demande un certain abandon.

Jyncen a écrit:à ce niveau c'est du ressors de l'Esprit de témoigner de ce qui est vrai et cela demande un certain abandon.

Qu'est-ce que tu appelles abandon ?

Bien sûr c'est l'Esprit de Dieu qui va éclairer dans notre esprit le sens de ce qu'on lit.
Mais pour que l'Esprit-Saint soit libre il est nécessaire de ne pas être bloqué par un faux enseignement.

Pourtant la lecture objective de la bible montre comment lire les textes.

Par exemple: Jean lit le premier jour de genèse comme la venue du Christ.
Partant de là, on peut continuer:
- la création de l'étendu, espace respirable, c'est Jésus qui annonce le royaume de Dieu, les principes dans lesquels les hommes sauvés pourront "respirer", un espace où il pourrons se mouvoir.
- la terre fondé au plus profond des eaux, qui ensuite émerge comme un sol solide sur lequel les hommes pourront marcher, n'est-ce pas Jésus-Christ qui descend au plus profond du shéol pour vaincre la mort, vaincre le monde, et faire émerger par sa résurrection corporelle une certitude éternelle sur laquelle les croyants pourront être stables ?
- Les herbes et les arbres portant semence en eux, n'est-ce pas d'abord Jésus-Christ qui meurt pour ne pas rester seul, n'est-ce pas l'ensemble des croyants à sa suite qui chacun doivent mourir à eux-mêmes pour porter des fruits en vie éternelle ?
- Le soleil qui se lève jusqu'à que le plein jour soit établit(Prov 4,18), n'est-ce pas notre soleil de justice(Malachie 3,20), Jésus-Christ lui-même qui bientôt remplira toute la terre ? Ce soleil qui fut rendu noir(Act 2,20) lorsque le Fils de Dieu, le seul juste est cloué sur une croix par des méchants, montrant ainsi que la justice avait disparue.
Et la lune, qui brille dans la nuit de la lumière du Soleil, n'est pas l'homme humble et solitaire qui reflétait parfaitement l'amour et la grâce de Dieu dans un monde obscur ? Cette lune toute entière en sang(Actes 2,20) quand Jésus-Christ sur la croix donnait son sang pour l'humanité.
Les étoiles brillant au firmament, même quand elle ne sont déjà plus, n'est-ce pas ces hommes qui ont annoncé la justice à la multitude(Dan 12,3), n'est-ce pas un Moïse, un David, un Paul, un Martin Luther, desquels les vies et les enseignements restent brillants comme guide pour orienter l'humanité ? La plus brillante étoile étant bien sur Jésus-Christ lui-même, l'étoile du matin (Apo 22,16).
Etc....

C'est un exemple parmi d'autre.
Les saintes écritures montrent de façon assez claire comment lire leur propre texte.
Mais pour cela il faut abandonner l'idée que les choses matérielle ont un sens en elles-mêmes.
Il faut accepter que le matériel a été créé pour que nous discernions le spirituel.
Par exemple: Quand Jésus dit "Je suis le vrai pain", il ne prends pas l'image du pain pour faire comprendre qui il est. Mais il affirme que la nourriture a été donnée à l'homme pour que l'homme expérimente dans son corps ce qu'est Jésus-Christ pour sa vie.